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Vers la fin, la cendre commença à s’accumuler en quantités effrayantes. J’ai parlé des microbes que le Seigneur Maître avait créés pour aider le monde à supporter les chutes de cendre. Ils ne se « nourrissaient » pas de la cendre, en réalité. Une de leurs fonctions métaboliques leur permettait de la décomposer. La cendre volcanique elle-même est bonne pour la terre, en fonction de ce que l’on souhaite faire pousser.
Cependant, tout est mortel en quantité trop grande. L’eau est nécessaire à la survie, mais une trop grande quantité peut noyer. Dans l’histoire de l’Empire Ultime, la terre demeura en équilibre au bord du désastre grâce à la cendre. Les microbes la décomposaient presque aussi vite qu’elle tombait, mais lorsqu’il y en eut tant qu’elle satura le sol, il devint plus difficile aux plantes de survivre.
En fin de compte, le système tout entier s’effondra. La cendre tombait si régulièrement qu’elle se mit à étouffer et tuer, et la végétation du monde à disparaître. Les microbes n’avaient aucune chance de suivre le rythme, car il leur fallait du temps et des nutriments pour se reproduire.
Du temps du Seigneur Maître, Luthadel était la ville la plus peuplée au monde. Remplie de logements à deux et trois étages, elle accueillait les skaa qui travaillaient dans ses forges et hauts-fourneaux, l’aristocratie commerçante qui vendait ses marchandises, et la grande noblesse qui souhaitait simplement se trouver près de la cour impériale. À présent que le Seigneur Maître était mort et le gouvernement impérial détruit, TenSoon avait supposé que la population de la ville aurait perdu en densité.
Il se trompait apparemment.
Toujours vêtu de son corps de chien-loup, il explorait les rues en trottinant, tout à sa stupéfaction. Il lui semblait que chaque recoin – chaque ruelle, chaque coin de rue, chaque logement sans exception – abritait désormais une famille skaa. L’odeur de la ville était atroce et les déchets encombraient les rues, enfouis sous la cendre.
Que se passe-t-il ? se demanda-t-il. Les skaa vivaient dans la crasse et beaucoup d’entre eux semblaient malades, toussant pitoyablement dans les caniveaux remplis de cendres. TenSoon se dirigeait vers le Bastion Venture. S’il y avait des réponses à trouver, il espérait les découvrir là-bas. De temps à autre, il était contraint de grogner d’un air menaçant en direction des skaa qui le regardaient avec une expression affamée et, à deux reprises, il dut fuir des bandes qui ignoraient ses grognements.
Elend et Vin n’auraient jamais laissé cette ville tomber si bas, se dit-il tout en se cachant dans une ruelle. C’était un signe de mauvais augure. Il avait quitté Luthadel sans savoir si ses amis allaient seulement survivre au siège de la ville. La bannière d’Elend – la lance et le parchemin – flottait à l’entrée de la ville, mais quelqu’un pouvait-il lui avoir volé son emblème ? Et quid de l’armée des koloss qui avait menacé de détruire Luthadel un an auparavant ?
Je n’aurais jamais dû partir, songea TenSoon avec une pointe d’anxiété. Moi et mon sens idiot du devoir, typique des kandra. J’aurais dû rester ici et lui dire ce que je savais, aussi maigre que ça puisse être.
Le monde risque d’être détruit à cause de mon honneur stupide.
Il passa la tête hors de la ruelle pour regarder le Bastion Venture. Son cœur se serra à la vue de ses splendides vitraux brisés. Des planches grossières en barraient les trous. Il y avait des gardes devant les portes, ce qui semblait un signe plus encourageant.
TenSoon s’avança furtivement, s’efforçant de ressembler à un chien errant galeux. Il se cantonnait aux ombres et approchait très doucement de la porte. Puis il s’étendit au milieu des ordures pour observer les soldats. Il dilata ses tympans et tendit le cou pour entendre ce que disaient les hommes.
Ce n’était pas grand-chose en réalité. Les deux gardes se tenaient immobiles, en silence, d’humeur sinistre, s’appuyant sur leur lance à pointe d’obsidienne avec l’air de s’ennuyer. TenSoon attendit, regrettant que Vin ne soit pas là pour agir sur leurs émotions et les rendre plus bavards.
Évidemment, si elle était là, je ne serais pas obligé de fouiner en quête d’informations, songea-t-il avec frustration. Il patienta donc, tandis que la cendre tombait, que le ciel s’assombrissait, que les brumes s’épaississaient. Leur apparition anima enfin les gardes.
— Je déteste le poste de nuit, marmonna l’un d’entre eux.
— La nuit n’a rien de si terrible, répondit l’autre. Pas pour nous. Les brumes ne nous tuent pas. On n’a rien à craindre d’elles.
Quoi ? se demanda TenSoon, perplexe.
— Et le roi, on n’en a rien à craindre, peut-être ? demanda tout bas le premier garde.
Son compagnon lui lança un coup d’œil.
— Ne dis pas ces choses-là.
— Le roi Penrod dispose de toute l’autorité de l’empereur, affirma le deuxième garde d’un air sévère.
Ah, songea TenSoon. Donc Penrod a réussi à garder le trône. Mais… qu’est-ce que c’est que cette histoire d’empereur ? TenSoon redoutait que cet empereur soit Straff Venture. Le tyran qui s’apprêtait à prendre Luthadel lorsque TenSoon était parti.
Mais qu’était devenue Vin ? Curieusement, TenSoon n’arrivait pas à se convaincre qu’elle ait pu être vaincue. Il l’avait regardée tuer Zane Venture, un homme qui brûlait de l’atium alors que Vin n’en avait pas. Elle avait accompli l’impossible trois fois, selon les comptes de TenSoon. Elle avait tué le Seigneur Maître. Vaincu Zane.
Et elle était devenue l’amie d’un kandra déterminé à la détester.
Les gardes se turent de nouveau. Tout ça est stupide, se dit TenSoon. Je n’ai pas le temps de me cacher dans des coins et d’espionner des conversations. C’est la fin du monde ! Il se leva, s’ébroua pour chasser la cendre de son corps – ce qui fit sursauter les gardes, qui levèrent leur lance d’un air inquiet tout en scrutant la nuit en quête de la source de ce bruit.
TenSoon hésita, mais leur nervosité lui donna une idée. Il se retourna et s’éloigna en bondissant dans la nuit. Il avait appris à très bien connaître cette ville l’année où il servait Vin – elle aimait y patrouiller, surtout dans les zones entourant le Bastion Venture. Toutefois, malgré ses connaissances, il lui fallut un moment avant de parvenir là où il le voulait. Il n’avait jamais visité cet endroit, mais il l’avait entendu décrire.
Par quelqu’un que TenSoon était alors en train de tuer.
Ce souvenir le faisait toujours frissonner. Les kandra servaient des Contrats – et ces Contrats leur imposaient souvent d’imiter des individus bien précis. Un maître fournissait le corps adéquat – les kandra avaient l’interdiction de tuer eux-mêmes les humains – et le kandra l’imitait. Toutefois, avant que tout ça se produise, le kandra imitait généralement sa proie pour en apprendre le plus possible sur elle.
TenSoon avait tué OreSeur, son frère de génération. OreSeur qui avait contribué à renverser le Père. Sur les ordres de Kelsier, il s’était fait passer pour un noble nommé lord Renoux afin que Kelsier dispose en apparence d’un aristocrate à utiliser dans le cadre de son plan visant à renverser l’empire. Mais OreSeur avait eu un rôle plus important à tenir dans le scénario de Kelsier. Un rôle secret que même les autres membres de la bande n’avaient appris qu’après la mort de Kelsier.
TenSoon atteignit le vieil entrepôt. Il se trouvait là où l’avait dit OreSeur. TenSoon frissonna en se rappelant les hurlements d’OreSeur. Le kandra était mort sous sa torture, qui avait été nécessaire, car TenSoon devait en apprendre le plus possible. Chaque secret. Tout ce dont il aurait besoin pour imiter son frère de façon convaincante.
Ce jour-là, la haine que TenSoon portait aux humains – et à lui-même qui les servait – brûlait plus ardemment en lui que jamais. Comment Vin était parvenue à en triompher, il l’ignorait encore.
L’entrepôt qui se dressait devant TenSoon était désormais un lieu sacré, décoré et entretenu par l’Église du Survivant. Une plaque accrochée à l’entrée arborait le signe de la lance – l’arme qui avait tué Kelsier et le Seigneur Maître – et expliquait l’importance de cet entrepôt.
TenSoon connaissait déjà l’histoire. C’était là l’endroit où le peuple avait trouvé une réserve d’armes laissée par le Survivant afin d’équiper le peuple skaa pour sa révolution. On l’avait découverte le jour même de la mort de Kelsier, et les rumeurs disaient que l’esprit du Survivant était apparu à cet endroit pour guider ses adeptes. Les rumeurs étaient exactes, d’une certaine façon. TenSoon contourna le bâtiment en suivant les instructions que lui avait données OreSeur avant de mourir. La Bénédiction de Présence permit à TenSoon de se rappeler ses paroles exactes et, malgré la cendre, il découvrit l’emplacement – un endroit où les pavés avaient été déplacés. Puis il se mit à creuser.
Kelsier, le Survivant de Hathsin, était effectivement apparu à ses adeptes cette nuit-là, des années auparavant. Ou du moins, ses os. OreSeur avait reçu l’ordre de s’emparer du cadavre du Survivant et de le digérer, puis d’apparaître aux fidèles skaa pour les encourager. Les légendes du Survivant, toute la religion qui était née autour de lui, avaient été répandues par un kandra.
Un kandra que TenSoon avait fini par tuer. Mais pas avant d’avoir appris ses secrets. Comme l’endroit où OreSeur avait enfoui les os du Survivant, et l’apparence de cet homme-là.
TenSoon sourit lorsqu’il déterra le premier os. Ils dataient désormais de plusieurs années, et il détestait utiliser de vieux os. Par ailleurs, il n’y aurait plus de pilosité, et le corps qu’il allait créer serait donc chauve. Malgré tout, l’occasion était trop précieuse pour qu’il la laisse passer. Il n’avait vu le Survivant qu’une seule fois, mais compte tenu de son expertise en matière d’imitation…
Eh bien, ça valait la peine d’essayer.
Appuyé sur sa lance, Wellen scrutait de nouveau les brumes. Rittle, son compagnon, affirmait qu’elles n’étaient pas dangereuses. Mais Rittle n’avait pas vu de quoi elles étaient capables. Ce qu’elles pouvaient révéler. Well pensait qu’il avait survécu parce qu’il les respectait. Et aussi parce qu’il ne réfléchissait pas trop à ce qu’il avait vu.
— Tu crois que Skiff et Jaston seront encore en retard pour la relève ? demanda Wellen dans une nouvelle tentative pour lancer une conversation.
Rittle se contenta de grommeler :
— J’en sais rien, Wells.
Rittle n’avait jamais aimé faire la conversation.
— Peut-être qu’un d’entre nous devrait aller voir, poursuivit Wellen en étudiant la brume. Tu sais, demander s’ils sont déjà revenus…
Il laissa sa phrase en suspens.
Il y avait quelque chose non loin de là.
Seigneur Maître ! se dit-il tout en reculant. Ça recommence !
Mais aucun attaquant ne surgit des brumes. Une sombre silhouette s’avança simplement. Rittle s’anima et abaissa sa lance.
— Halte !
Un homme sortit des brumes, vêtu d’une cape noire, bras ballants, capuche relevée. Mais son visage était visible. Wellen fronça les sourcils. Il y avait chez cet homme quelque chose de familier…
Rittle eut un hoquet puis tomba à genoux, comprenant où il avait vu ce visage. Il figurait sur un tableau, l’un des nombreux disponibles en ville, qui représentaient le Survivant de Hathsin.
— Levez-vous, dit l’étranger d’une voix bienveillante.
Rittle se leva sur des jambes flageolantes. Wellen recula, ne sachant trop s’il devait être impressionné ou terrifié, et éprouvant un peu des deux à la fois.
— Je suis venu mettre votre foi à l’épreuve, déclara le Survivant.
— Milord…, répondit Rittle, tête toujours baissée.
— Par ailleurs, poursuivit Kelsier en levant le doigt, je suis venu vous dire que je n’approuve guère la façon dont cette ville est gouvernée. Mon peuple est malade et meurt de faim.
— Milord, répondit Rittle, il n’y a pas assez de nourriture, et il y a eu des émeutes pour prendre possession des réserves. Et puis les brumes tuent, milord ! Par pitié, pourquoi les avez-vous envoyées nous tuer ?
— Je n’ai rien fait de tel, répondit Kelsier. Je sais que la nourriture se fait rare, mais vous devez partager ce que vous possédez et garder espoir. Parlez-moi de l’homme qui dirige cette ville.
— Le roi Penrod ? demanda Rittle. Il règne pour l’empereur Elend Venture, qui est parti en guerre.
— Lord Elend Venture ? Et il approuve la façon dont cette ville est traitée ?
Kelsier paraissait furieux. Wellen eut un mouvement de recul.
— Non, milord ! répondit un Rittle tremblant. Je…
Le Survivant se retourna vers lui.
— Wells, tu ne devrais pas…, commença Rittle, mais il laissa sa phrase en suspens lorsque le Survivant lui lança un regard sévère.
— Poursuivez, ordonna le Survivant à Wellen.
— Il parle dans le vide, milord, répondit Wellen en évitant son regard. Il parle tout seul – il affirme qu’il voit le Seigneur Maître à ses côtés. Penrod… donne beaucoup d’ordres étranges depuis quelque temps. Il oblige les skaa à se battre entre eux pour la nourriture en affirmant que seuls les plus forts doivent survivre. Il tue ceux qui ne sont pas d’accord avec lui. Ce genre de choses.
— Je vois, commenta le Survivant.
Mais il doit déjà le savoir, songea Wellen. Pourquoi poser la question ?
— Où est mon Héritière ? demanda le Survivant. Vin, le Héros des Siècles.
— L’impératrice ? demanda Wellen. Elle est avec l’empereur.
— Où exactement ?
— Personne ne le sait avec certitude, milord, répondit un Rittle toujours tremblant. Il y a longtemps qu’elle n’est pas revenue. Mon sergent affirme qu’elle se trouve dans le Sud avec l’empereur, où ils affrontent les koloss. Mais j’en ai entendu d’autres déclarer que l’armée est partie à l’ouest.
— Voilà qui ne m’aide pas beaucoup, répondit Kelsier.
Wellen s’anima en se rappelant quelque chose.
— Qu’y a-t-il ? demanda le Survivant, qui venait de remarquer son changement de posture.
— Une troupe de soldats s’est arrêtée près de la ville il y a quelques mois, répondit Wellen, très fier de lui. On a gardé le silence, mais je faisais partie du groupe qui les a aidés à se ravitailler. Lord Brise les accompagnait, et il parlait de rejoindre les autres membres de votre bande.
— Où ? demanda Kelsier. Où allaient-ils ?
— Au nord, répondit Wellen. À Urteau. C’est là que doit se trouver l’empereur, milord. Le Dominat Boréal est en proie à la rébellion. Il a dû emmener ses armées pour la réprimer.
Le Survivant hocha la tête.
— Très bien, dit-il. (Il fit mine de s’en aller puis s’arrêta et se retourna vers eux.) Faites votre possible pour transmettre les nouvelles, ajouta-t-il. Il ne reste guère de temps. Dites aux gens que lorsque les brumes se dissiperont, il faudra qu’ils cherchent immédiatement un abri. Sous terre, si possible.
Wellen hésita, puis hocha la tête.
— Les grottes, dit-il. Là où vous avez formé votre armée ?
— Elles feront l’affaire, acquiesça Kelsier. Adieu.
Le Survivant disparut dans les brumes.
TenSoon laissa derrière lui les portes du Bastion Venture et s’élança parmi les brumes. Il aurait peut-être pu pénétrer dans le bâtiment. Cependant, il ignorait dans quelle mesure son imitation du Survivant résisterait à un examen plus minutieux.
Il ignorait aussi dans quelle mesure les informations des deux gardes étaient fiables. Cependant, il n’avait pas de meilleures pistes. Les autres personnes à qui il avait parlé cette nuit-là n’avaient pas pu lui fournir d’informations sur les mouvements de l’armée. De toute évidence, Elend et Vin avaient quitté Luthadel depuis un bon moment.
Il se précipita vers le carré de terre situé derrière l’entrepôt où il avait trouvé le corps de Kelsier. Il s’agenouilla dans le noir, découvrant le sac qu’il avait rempli d’os. Il devait récupérer son corps de chien puis prendre la direction du nord. Avec un peu de chance, il…
— Vous, là-bas ! s’exclama une voix.
TenSoon leva les yeux par réflexe. Un homme se tenait à l’entrée de l’entrepôt et regardait TenSoon à travers les brumes. Une lanterne s’alluma vivement derrière lui, dévoilant un groupe qui avait apparemment élu domicile dans ce lieu sacré.
Oh oh…, se dit TenSoon tandis que ceux qui se situaient à l’avant affichaient des expressions stupéfaites.
— Milord ! dit l’homme à l’avant du groupe, qui s’agenouilla aussitôt dans sa robe de chambre. Vous êtes revenu !
TenSoon se leva et se déplaça soigneusement pour masquer le sac d’os derrière lui.
— En effet, répondit-il.
— Nous savions que vous le feriez, souffla l’homme tandis que d’autres se mettaient à murmurer et à crier derrière lui et que beaucoup tombaient à genoux. Nous sommes restés ici en priant pour que vous veniez nous guider. Le roi est fou, milord ! Que devons-nous faire ?
TenSoon fut tenté de leur révéler sa nature de kandra mais, voyant leurs regards pleins d’espoir, il s’en découvrit incapable. Par ailleurs, il pourrait peut-être faire quelque chose de positif.
— Penrod a été corrompu par Ravage, déclara-t-il. La créature qui cherche à détruire le monde. Vous devez rassembler les fidèles et fuir cette ville avant que Penrod ne vous tue tous.
— Milord, où pourrions-nous aller ?
TenSoon hésita. Où donc ?
— Il y a deux gardes à l’avant du Bastion Venture. Ils connaissent un endroit. Écoutez-les. Vous devez rejoindre un lieu souterrain. Comprenez-vous ?
— Oui, milord, répondit l’homme.
Derrière, des gens de plus en plus nombreux s’approchaient, s’efforçant d’apercevoir TenSoon. Il subit leur examen avec une certaine nervosité. Enfin, il leur conseilla la prudence, puis disparut dans la nuit.
Il trouva un bâtiment vide où il s’empressa de reprendre les os du chien avant que qui que ce soit d’autre le voie. Quand il en eut fini, il regarda les os du Survivant, saisi d’un étrange sentiment de… déférence.
Ne sois pas idiot, se dit-il. Ce ne sont que des os, comme des dizaines d’autres jeux que tu as utilisés. Malgré tout, il lui semblait stupide de laisser derrière lui un outil aussi puissant. Il les rangea soigneusement dans le sac qu’il avait volé, puis – utilisant des pattes qu’il avait créées pour disposer d’une plus grande dextérité que celle d’un chien-loup – il attacha le sac dans son dos.
TenSoon quitta la ville par la porte nord, courant de toute sa vitesse de chien-loup. Il allait se rendre à Urteau en espérant être sur la bonne piste.